<51>vous souhaite santé, vie et contentement, et que, dans quelque sphère que vous gravitiez, vous n'oubliiez point ceux qui vous ont admiré lorsqu'ils ont vécu avec vous, et qui, dans vos lettres, célèbrent la commémoration de votre aimable compagnie. Adieu.

Federic.

P. S. Il y a une danseusea ici dont la touchante beauté doit surpasser de cent piques les charmes de la Campioli; c'est la Vénus de Médicis en comparaison de la Diane d'Éphèse.

36. AU MÊME.

AU BEAU CYGNE DE PADOUE.

La sagesse, il est vrai, nous dénote le sage;
Mais, ami, dans notre jeune âge,
L'orgueil prématuré de se faire admirer
Ne vaut pas la joyeuse vie,
Ni les écarts brillants de l'aimable folie
Que les Catons peuvent blâmer,
Mais que le vrai bon sens très-prudemment allie
Avec la vraie philosophie
Et l'art heureux de plaire et de se faire aimer.
Ainsi, mêlant au badinage
De tes charmants propos la force de l'image
Et le nerf des bonnes leçons
Qu'en tes moëlleux discours, à table ou en voyage,
Avidement nous écoutons,
Ton esprit me transporte en une galerie
Où des plus précieux tableaux
Le spectacle enchanteur sans cesse se varie,
Où les derniers sont les plus beaux,
Où Corrége et Poussin étalent leur génie


a Mademoiselle Roland. Voyez t. XV, p. 219 et 220, et t. XVII, p. 260, 276 et 277.