<81>je n'ai là-dessus de préjugés ni pour les pays, ni pour les auteurs. Vous pouvez au reste demeurer quelques jours à Berlin, suivant la permission que vous m'en demandez. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.
71. DU COMTE ALGAROTTI.
Berlin, 13 décembre 1751.
Sire,
Par la lettre ci-jointe, que j'ai l'honneur d'envoyer à Votre Majesté, elle verra comme le cardinal Quirini va nous envoyer cinq cents ducats d'or pour notre église, et comme il espère que ce bel exemple sera suivi par les cardinaux ses confrères, et par le pape même. Il a pris l'affaire si fort à cœur, qu'il semble n'avoir que cette pensée en tête, ce qui me ferait presque bien augurer du succès. V. M. verra dans la même lettre l'envie qu'il a de présenter à V. M. deux de ses médailles, et de les accompagner d'une lettre. Il me demande mon avis là-dessus, et mon avis ne sera que conforme aux ordres de V. M. J'ai reçu en même temps, Sire, une lettre d'Angleterre par laquelle on me mande qu'on doit avoir envoyé à V. M. les Thermes de Palladio, le palais de Chiswick et la salle égyptienne bâtie en York, que j'avais demandés à mylord Burlington pour V. M. J'espère que V. M. les aura reçus, ainsi qu'un petit chien extrêmement joli que M. de Villiersa a envoyé à V. M. dès le printemps passé. M. de Villiers, Sire, se met aux pieds de V. M., et ajoute ces mots, qui ne sauraient être affaiblis par la traduction : To express what I feel would be almost as difficult as to return the obligation. Et voilà comme V. M. a fait des conquêtes en Angleterre, supérieures à celles de César.
a Voyez t. III, p. 176, 177, et 203-240.