12. A LA MÊME.

(Freyberg) ce 28 (février 1760).



Madame,

Les remarques qu'il vous plaît de faire sur ma lettre sont fort justes; mais daignez remarquer que, lorsque l'on agit de concert avec ses alliés, il faut parler de même. Vous en sentez, madame, sans doute l'importance. Si je prenais d'autres mesures, je serais démenti par les Anglais, et me trouverais dans un grand embarras vis-à-vis des Français. Voilà ce qui m'oblige d'en agir de la sorte. Après tout, les Français sont dans le besoin d'argent, et je compte plus sur le manque d'espèces dont le gouvernement souffre que sur sa modération. Après tout, il faut bien se garder de faire le suppliant vis-à-vis de gens naturellement fiers et vains, et cette façon de traiter avec eux est la seule qui les rende traitables. Je vous rends mille grâces de ce que vous avez daigné seconder cette tentative. Peut-être qu'elle réussira; ce serait un <176>grand bien; sinon, je ne vois pas comment cette malheureuse guerre finira. Je suis avec la plus haute estime.



Madame,

de Votre Altesse
le fidèle cousin et serviteur, Federic.