<298>plication très-juste. J'ai l'honneur de le répéter à V. M., ce petit ouvrage est charmant; vous y avez répandu toute la gaieté dont votre esprit doit se ressentir dans l'heureuse situation des affaires.
Je souhaite que la diversion ait lieu; cela achèverait de punir vos ennemis de leur audace effrénée et à laquelle ils comptaient ne mettre point de bornes. Mais ces superbes Autrichiens et ces fiers Français commencent à ne plus avoir d'avantages réels que dans les gazettes de Hollande, dont ils ont acheté tous les gazetiers. Il y avait dans celle du 29 févriera et dans celle du 2 un démenti formel qu'il y eût aucune négociation, encore moins aucun armistice entre la Prusse et la Russie. J'attends la première lettre de V. M., où elle daigne m'apprendre si je puis régaler ces messieurs d'un petit ouvrage intitulé : Lettre d'un baron westphalien à un bourgeois d'Amsterdam. Il y a assez longtemps que je suis excédé des rodomontades autrichiennes et des gasconnades françaises. J'ai l'honneur, etc.
225. AU MARQUIS D'ARGENS.
(Breslau) ce 18 (mars 1762).
Le voyage de Catt a été retardé, mon cher marquis, d'un jour à l'autre. Une indisposition qui m'est survenue n'a pas laissé d'y contribuer pour quelque chose. J'ai eu la fièvre, mais cela est presque passé. J'ai dit au voyageur de vous conter tout ce qui s'est passé et ce qui se fait ici, en vous faisant mille amitiés de ma part. Je ne veux point aller sur ses brisées, et d'ailleurs, en vous parlant de moi, il vous fera la description d'une vie philosophique dont les jours sont égaux et unis, à l'exception de quelques inquiétudes et d'agitations inséparables de la situation où je me trouve. Il vous parlera de nos espérances, des bonnes nouvelles effectives, et de la fermentation où se trouve présente-
a L'année 1762 n'était pas une année bissextile.