<77>râtelier, et par conséquent Votre Sainteté n'a point à craindre que je divulgue jamais les Lettres qu'ont produites les pieux effets de son zèle pour le protestantisme.

J'ai une douzaine de points à observer à présent dans la position où je me trouve, qui me causent de telles distractions, qu'il m'est impossible de fournir des matériaux de persiflage. La campagne précoce que Daun a annoncée se réduira à semper augustus, sobriquet qu'on avait donné aux armées autrichiennes dans les anciennes guerres.

Allez à Sans-Souci, mon cher; vous savez que ma maison et ce que la fortune m'a laissé de biens est fort à votre service. J'exige, pour loyer de la maison, que vous m'écriviez comment vous avez trouvé la galerie, et si le vieux jardin et les Chinois ont fait des progrès remarquables dans les quatre ans que je ne les ai vus. Adieu, mon cher marquis; prenez les eaux, promenez-vous, écrivez pour la bonne cause; surtout n'oubliez pas vos vieux amis, maudits de Dieu sans doute, puisqu'ils sont obligés de guerroyer toujours.

63. DU MARQUIS D'ARGENS.

Berlin, 5 juillet 1759.



Sire,

Vous avez trop de bonté d'approuver mon ouvrage; je n'ai d'autre mérite que celui d'un zèle véritable, et c'est en faveur de ce zèle que V. M. veut bien m'encourager. J'ai d'abord réparé la faute qu'elle m'a indiquée, et j'ai suivi, dans la nouvelle Lettre que j'ai l'honneur de lui envoyer, l'idée qu'elle a bien voulu me donner.

J'ai employé la première partie de cette troisième Lettre à montrer que la France ne pouvait avoir d'autres vues, quoiqu'elle cherche à les cacher, que celles d'agir en faveur du prétendant. J'ai réfuté dans la seconde partie les raisonnements que