81. AU MARQUIS D'ARGENS.
Sophienthal, 25 octobre 1759.
Je suis perclus de tous mes membres; je n'ai à ma disposition que ma main droite, dont je me sers pour vous prier de venir à Glogau tenir compagnie à mon infirmité. Les chemins sont sûrs. Les Russes sont vers Posen, et Loudon s'en va, par Cracovie, retourner en Moravie. La goutte m'abîme, le chagrin me dévore, je suis ici sans société, presque sans secours. Je ne pourrai me faire transporter qu'en cinq ou six jours, tant je suis faible et impotent, et je suis si à bas, qu'il faut que je renonce à finir moi-même la campagne.
Menez Noël108-a avec vous; peut-être qu'il pourra me rendre mes forces.
108-a Voyez ci-dessus, p. 93.