<148>et on rangea notre cavalerie en potence sur une hauteur, de sorte qu'elle débordait le front de la cavalerie ennemie. Le Roi donna ordre au lieutenant-général Buddenbrocka d'attaquer; et le choc de notre cavalerie renversa totalement la première ligne de la cavalerie ennemie. Une poussière épouvantable empêcha notre cavalerie de profiter de tous ses avantages. Quoique le général-major Rottembourg perçât la seconde ligne de l'ennemi, et renversât deux de leurs régiments d'infanterie de leur aile gauche, une partie de la cavalerie de la seconde ligne de l'ennemi prit en flanc notre aile droite qui avait attaqué en potence, et fit plier quelques escadrons. Pendant ce temps, quelque cavalerie de l'ennemi se rallia, et attaqua notre cavalerie à la hussarde, où nous perdîmes quelque monde; mais la cavalerie de l'aile gauche ennemie ne fut pas moins battue.
Pendant ce temps-là, toute l'infanterie de l'ennemi fit un demi-tour à droite, et vint attaquer le village de Chotusitz, où nous avions deux bataillons du régiment de Schwerin. Notre cavalerie de l'aile gauche attaqua l'ennemi, et battit toute la première ligne de cette aile. Le régiment du prince Guillaumea et celui de Waldowa percèrent la seconde ligne, et hachèrent en pièces tout le régiment de Vetesb des Autrichiens, ce qui dégarnit pourtant notre aile gauche de cavalerie; et, tandis que notre cavalerie prenait leur infanterie en flanc, quelques escadrons de l'ennemi trouvèrent moyen de prendre en flanc notre infanterie de l'aile gauche, postée de l'autre côté de Chotusitz, ce qui ne laissa pas de nous causer du dommage, d'autant plus que les grenadiers autrichiens avancèrent derrière leur cavalerie, et prirent le village à revers, et le mirent en feu, ce qui obligea notre infanterie d'abandonner le village, et de poster ceux qui avaient été dans le village, sur le flanc de notre infanterie, face au vil-
a Deux jours après la victoire de Chotusitz, le lieutenant-général Guillaume-Didier de Buddenbrock fut nommé général de la cavalerie; il devint feld-maréchal le 19 mars 1745. Voyez ci-dessus, p. 136.
a Voyez ci-dessus, p. 138 et 140.
b Voyez ci-dessus, p. 138. La Gazette privilégiée de Berlin, du 29 mai 1742, et vraisemblablement aussi l'autre gazette, que nous n'avons pu comparer, nomme un autre régiment, dans ces termes : « und machten das ganze Oesterreichische Husaren-Regiment von Festetitz totaliter zu schanden. »