<101>me paraît assez fort pour m'en dispenser. Je sens bien que le temps est précieux au Roi; aussi serais-je fâchée qu'il se gênât le moins du monde. Mais je crois que, en repassant par Berlin lorsque j'aurai quitté S. M. pour retourner tristement chez moi, après avoir joui des plus beaux jours de ma vie, le tout s'arrangerait de façon que chacun y trouvera son compte. Je vous prie, mon cher baron, de m'en dire votre sentiment avant le retour de S. M., qui probablement ne sera pas de sitôt. Je compte de me jeter à ses pieds le 26 du mois prochain, en conséquence de la permission qu'il m'en a accordée. Comptez toujours sur ma sincère estime, étant invariablement, etc.

45. DE LA MÊME AU BARON DE PÖLLNITZ.

Dresde, 13 septembre 1770.

Je vous sais beaucoup de gré, mon cher baron, de l'avis confident que vous venez de me donner. Je me le tiendrai pour dit, et il ne sera plus question de mon voyage de Berlin. Il me suffit de savoir qu'il gênerait le Roi pour y renoncer. Ce qui m'en console entièrement, c'est que vous me faites espérer que j'aurai la satisfaction de voir à Sans-Souci et d'entretenir à mon aise ma chère princesse Amélie; me voilà contente. Comme la volonté du Roi sera toujours ma boussole, je serais bien aise de savoir combien de temps je pourrai m'arrêter à Potsdam ou Sans-Souci sans incommoder S. M. Ne sauriez-vous m'orienter là-dessus, pour m'arranger en conséquence? Je vous en ferai bientôt, mon cher baron, mes remercîments de bouche. En attendant votre réponse, je suis avec une sincère estime, etc.