46. FRÉDÉRIC AU BARON DE PÖLLNITZ.
Potsdam, 14 septembre 1770.
Je vois, par la réponse que vous m'avez communiquée de madame l'électrice, les scrupules qu'elle veut bien se faire pour s'en retourner de chez moi sans avoir préalablement fait les visites convenables à Berlin. Toujours dans l'intention d'observer ces cérémonies, une maladie qui surviendrait vers son départ dans sa famille, ou quelque autre prétexte de commande, dont, si je la connais bien, elle ne manque pas, la pourrait bien obliger de s'en retourner en droiture. Si cependant elle avait envie d'aller à Berlin, vous jugez bien que je n'y mettrai point d'obstacle, quoique, pour dire le vrai, je serais bien aise que vous pussiez l'en détourner et m'éviter un voyage qui ne laisserait pas de me causer bien de l'embarras et du dérangement dans mes occupations.
Au reste, vous verrez par la requête ci-jointe l'idée singulière qui est venue à Tosoni de s'en retourner en Italie, et à laquelle vous lui répondrez de ma part que je trouve qu'il n'est pas sage de quitter le certain pour l'incertain, ne pouvant m'imaginer qu'il sera mieux dans sa patrie qu'il ne l'est ici. Sur ce, etc.
47. AU MÊME.
Potsdam, 17 septembre 1770.
Je suis bien aise de voir, par votre lettre du 16 de ce mois, que vous pensez disposer madame l'électrice de renoncer au voyage de Berlin. Ce sera donc un embarras de moins pour moi, car je n'aurais pu me dispenser d'y aller en même temps. Je ne sais si la feld-maréchale de Schmettau et la comtesse de Kameke sont assez en santé de venir ici. Je vous prie de vous en informer, et, si elles sont en état de faire ce voyage, de leur dire de ma part qu'elles me feront plaisir de se rendre ici le jour de l'arrivée de