<130>si les experts de votre fabrique n'auront pas le sort de ces machinistes dont les modèles ne réussissent qu'en petit.

Vous ajoutez sans doute, Sire, une demi-année au cours de ma vie par l'envoi de l'oxycrat, dont je me servirai comme de remède. Je suis pénétré de tant de bienfaits, et ce qui me mortifie le plus, c'est le défaut de vous en pouvoir prouver ma reconnaissance et de témoigner à V. M. la réalité du zèle, de l'attachement et de la fidélité que j'ai pour sa personne.

Vivez, Sire, pour le bien de l'État et votre gloire. Exercez, manœuvrez, et vous fâchez un peu quelquefois; tout cela contribue à votre santé, selon le système de feu le vieux routier.a Je suis, etc.

P. S. Vous serez très-bien venu chez vous à Brandebourg, Sire, et vous y trouverez à midi le pot-au-feu d'un réfugié.

31. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Le 27 avril 1764.

Je suis charmé de l'aveu que vous me faites, mon cher ami, de la bonté de ma porcelaine. Nous attendons que le grand bâtiment soit achevé pour travailler en grand. Cela ne peut avoir lieu qu'à la Pentecôte; alors il faut établir les dix grands fours pour la cuisson de la porcelaine, de sorte que l'ouvrage ne pourra être véritablement en train que vers le milieu de septembre. On a déjà fait de grandes pièces dans les deux fourneaux que nous avons, qui ont fort bien réussi; mais nous avons des commissions pour la Russie et la Hollande, auxquelles on travaille incessamment pour les expédier. J'entretiens actuellement cinq cent sept personnes à cet ouvrage. Il n'y a que les fours qui nous arrêtent; mais au mois de septembre cet obstacle sera levé.


a Le prince Léopold d'Anhalt, que Frédéric mentionne, t. XVI, p. 92, sous le nom de la Barbe, et ci-dessus, p. 125, sous celui de Sylla.