20. AU MÊME.
Potsdam, 16 juin 1765.
Je vous sais gré des détails dont vous m'avez informé par votre lettre du 13 de ce mois relativement aux revenus et dépenses de <209>l'Académie, et au sujet desquels je veux bien vous faire observer que, comme les almanachs sont un des principaux articles des revenus de l'Académie, il ne faut point de Köhler, mais plutôt mettre les almanachs en ferme pour seize mille écus. Cela est beaucoup plus sensé que votre avis, et moi, qui ne sais point calculer des courbes, je sais pourtant que seize mille écus de recette en valent mieux que treize mille. Sur ce qui regarde le point du fumier pour le service du jardin de l'Académie, que mes écuries ont refusé, je viens de donner mes ordres au grand écuyer comte de Schaffgotsch d'y remédier et de faire en sorte que mes écuries fournissent, tout comme auparavant, le fumier pour l'engrais dudit jardin.
Le bénéfice de huit et un tiers pour cent que, selon votre lettre, l'Académie a accordé jusqu'ici à ses commissionnaires est exorbitant, et trois pour cent est déjà beaucoup pour ces gens-là; et, quant aux réparations des édifices à faire de l'Académie, je viens d'ordonner qu'on m'envoie l'état de l'Académie et l'argent qu'il y a en caisse, après quoi il sera facile de voir ce qu'on pourra employer aux différentes réparations.
Comme d'ailleurs l'Académie ne sait plus se servir du copiste français, le nommé Castagne, par les circonstances que vous en alléguez, mon intention est qu'il doit être mis de côté.
Au reste, comme l'Académie n'a pu parvenir jusqu'ici à bout avec les juifs de Silésie sur l'article de l'almanach, je viens d'écrire à mon ministre de Schlabrendorff pour s'employer dans cette affaire et la finir promptement à l'avantage de l'Académie. C'est en conséquence de tout ce que dessus que j'écris à la commission ordonnée pour examiner les revenus et les dépenses de l'Académie, afin de s'y conformer. Sur ce, etc.