44. AU MÊME.
(Potsdam) ce 24 (avril 1763).
J'ai trouvé ici à mon arrivée, mon cher mylord, de l'occupation pour six mois, et de l'ouvrage qui est dur, pénible et désagréable. Cependant il faut y passer. Vous me faites espérer de vous voir, ce qui me fait un sensible plaisir. Je reconnais ici toutes les murailles de ma patrie, mais je n'y retrouve plus mes connaissances; <293>vous ferez donc ici ma consolation. Je comprends que les hirondelles annonceront votre venue, et que le soleil, plus vigoureux qu'il n'est à présent, vous accompagnera. Voudriez-vous bien, avant votre départ, écrire à Rome? Je voudrais pouvoir engager Battoni à venir ici en service;327-a mais il faut savoir ce qu'il demande, et s'il est raisonnable. Adieu, mon cher mylord; les affaires m'interrompent, et j'en ai à tout moment de nouvelles; soyez persuadé que personne ne vous aime ni ne vous estime plus que moi.
327-a Voyez ci-dessus, p. 295. Frédéric voulait faire venir Battoni pour remplacer Antoine Pesne, mort le 5 août 1757. Voyez t. XIV, p. IV, V, et 34-37.