<141>même raison; mais on doit dire : Dieu a pourvu à former un prince qui, etc.
Ta clémence infinie
ans aucun sens ne se dénie.
Dénie ne peut pas être employé pour dire se dément; le mot de dénier ne peut être mis que pour nier ou refuser.
Si tu me condamne à périr.
Il faut absolument dire : Si tu me condamnes.
Tel qui n'est plus ne peut souffrir.
Tel signifie toujours, en ce sens, un nombre d'hommes qui fait une chose, tandis qu'un autre ne la fait pas. Mais ici c'est une affaire commune à tous les hommes; il faut mettre :
Qui n'est plus ne saurait souffrir, etc.
40. DU MÊME.
(Cirey) 23 janvier 1738.
Je reçois de Berlin une lettre du 26 décembre. Elle contient deux grands articles : un plein de bonté, de tendresse et d'attention à m'accabler des bienfaits les plus flatteurs; le second article est un ouvrage bien fort de métaphysique. On croirait que cette lettre est de M. Leibniz ou de M. Wolff à quelqu'un de ses amis; mais elle est signée Federic. C'est un des prodiges de votre âme, monseigneur; V. A. R. remplit avec moi tout son caractère. Elle me lave d'une calomnie, elle daigne protéger mon honneur contre l'envie, et elle donne des lumières à mon âme.
Je vais donc me jeter dans la nuit de la métaphysique, pour oser combattre contre les Leibniz, les Wolff, les Frédéric. Me voilà, comme Ajax, ferraillant dans l'obscurité, et je vous crie :
Grand dieu, rends-nous le jour, et combats contre nous.aa L'Iliade, traduite par Houdard de La Motte, chant XVII, vers 645-647 de l'original.