<273>que V. A. R. soit en Prusse quand nous serons près de Clèves? J'espère au moins que nous y serons si longtemps, qu'enfin nous y verrons salutare meum.
Je suis avec un profond respect, etc.
80. DU MÊME.
(Cirey) 28 février 1739.
Monseigneur, je reçois la lettre de Votre Altesse Royale, du 3 février, et je lui réponds par la même voie. Nous avons sur-le-champ répété l'expérience de la montre dans le récipient; la privation d'air n'a rien changé au mouvement qui dépend du ressort. La montre est actuellement sous la cloche; je crois m'apercevoir que le balancier a pu aller peut-être un peu plus vite, étant plus libre dans le vide; mais cette accélération est très-peu de chose, et dépend probablement de la nature de la montre. Quant au ressort, il est évident, par l'expérience, que l'air n'y contribue en rien; et, pour la matière subtile de Des Cartes, je suis son très-humble serviteur. Si cette matière, si ce torrent de tourbillons va dans un sens, comment les ressorts qu'elle produirait pourraient-ils s'opérer de tous les sens? Et puis qu'est-ce que c'est que des tourbillons?
Mais que m'importe la machine pneumatique? C'est votre machine, monseigneur, qui m'importe; c'est la santé du corps aimable qui loge une si belle âme. Quoi! je suis donc réduit à dire à V. A. R. ce qu'elle m'a si souvent daigné dire : Conservez-vous, travaillez moins. Vous le disiez, monseigneur, à un homme dont la conservation est inutile au monde; et moi, je le dis à celui dont le bonheur des hommes doit dépendre. Est-il possible, monseigneur, que votre accident ait eu de telles suites? J'ai eu l'honneur d'écrire à V. A. R. par M. Plötz; j'ai écrit aussi en droiture; hélas! je ne puis être au nombre de ceux qui veillent auprès de votre personne. Nisus et Euryalus amuseront peut-être plus