<114>Aux âmes les plus rebelles,
Font briller leurs étincelles
Sur le plus friand minois
Qui soit aux murs de Bruxelles.
Ces yeux, Sire, et ce très-joli visage, appartiennent à madame de Waldstein ou Wallenstein, l'une des petites-nièces de ce fameux duc de Waldstein que l'empereur Ferdinand fit si promptement tuer au saut du lit par quatre honnêtes Irlandais; ce qu'il n'eût pas fait assurément, s'il avait pu voir sa petite-nièce.
Je lui demandai pourquoi
Ses beaux yeux versaient des larmes.
Elle, d'un ton plein de charmes,
Dit : C'est la faute du Roi.
Les rois font de ces fautes-là quelquefois, répondis-je; ils ont fait pleurer de beaux yeux, sans compter le grand nombre des autres qui ne prétendent pas à la beauté.
Leur tendresse, leur inconstance,
Leur ambition, leurs fureurs,
Ont fait souvent verser des pleurs
En Allemagne comme en France.
Enfin j'appris que la cause de sa douleur vient de ce que le comte de Fürstenberg est pour six mois les bras croisés, par l'ordre de V. M., dans le château de Wésel. Elle me demanda ce qu'il fallait qu'elle fit pour le tirer de là. Je lui dis qu'il y avait deux manières : la première, d'avoir une armée de cent mille hommes, et d'assiéger Wésel; la seconde, de se faire présenter à V. M., et que cette façon-là était incomparablement la plus sûre.
Alors j'aperçus dans les airs
Ce premier roi de l'univers,
L'Amour, qui de Waldstein vous portait la demande,
Et qui disait ces mots que l'on doit retenir :
Alors qu'une belle commande,
Les autres souverains doivent tous obéir.