<144>temps d'y répondre; mais vous, qui êtes si raisonnable, sentez bien le ridicule dont je me chargerais, si je donnais des projets politiques à la France sans à-propos, et, de plus, écrits de ma propre main. | |
9o Faites tout ce qu'il vous plaira; j'aimerai toujours V. M. de tout mon cœur. V. | 9o Je vous aime de tout mon cœur, je vous estime; je ferai tout pour vous avoir, hormis des folies et des choses qui me donneraient à jamais un ridicule dans l'Europe, et seraient, dans le fond, contraires à mes intérêts et à ma gloire. La seule commission que je puisse vous donner pour la France, c'est de leur conseiller de se conduire plus sagement qu'ils n'ont fait jusqu'à présent.a Cette monarchie est un corps très-fort, sans âme et sans nerf. F. |
211. A VOLTAIRE.
Le 8 septembre 1740 (1743).
Je n'ose parler à un fils d'Apollon de chevaux, de carrosses, de relais et de pareilles choses; ce sont des détails dont les dieux ne
a Le Roi dit dans l'Histoire de mon temps : « Sur ces entrefaites Voltaire arriva à Berlin. Comme il avait quelques protecteurs à Versailles, il crut que cela était suffisant pour se donner les airs de négociateur; son imagination brillante s'élançait sans retenue dans le vaste champ de la politique : il n'avait point de créditif, et sa mission devint un jeu, une simple plaisanterie. » Voyez t. III, p. 26.