<150>Pour comble de félicité,
Vous possédez dans votre cave
De ce Tokai dont j'ai tâté;
Je ne puis plus rimer en ave.
Plus je songe à il Tito,a à il forte, plus je me dis que Berlin est ma patrie.
Messieurs Girard, mes chers amis,
Dépêchez, préparez ma chambre,
Un pupitre pour mes écrits,
Avec quelques flacons remplis
De ce jus divin de septembre,
Non cet ennemi du gosier,
Fabriqué de la main profane
De ce Liégeois nommé Lognier;
Je l'ai surnommé pissat d'âne,
Et je l'ai dit à haute voix;
Je le redis, je le condamne
A n'être bu que par des rois.
J'aime mieux la simple nature
Du vin qu'on recueille à Bordeaux;
Car je préfère la lecture
D'un écrivain sage en propos,
A ce frelaté de Voiture,
Et plus encore à Marivaux.
216. DU MÊME.
Lille, 16 novembre 1743.
Est-il vrai que dans votre cour
Vous avez placé, cet automne,
Dans les meubles de la couronne.
La peau de ce fameux tambour
Que Zisca fit de sa personne?
a Le Roi fit représenter à Berlin, le 8 et le 10 octobre, l'opéra de Métastase La Clemenza di Tito, dont Hasse avait fait la musique.