<229>V. M. autant d'années que de gloire. Je lui renouvelle, pour l'année 1750, mes respects, mon admiration et mon tendre dévouement.
252. A VOLTAIRE.a
Berlin, 11 janvier 1750.
J'ai vu le roman de Nanine,
Elégamment dialogué,
Par hasard, je crois, relégué
Sur la scène aimable et badine
Où triomphèrent les écrits
De l'inimitable Molière.
Si sa muse fut la première,
Sur le théâtre de Paris,
Qui donna des grâces aux ris,
Gare qu'elle soit la dernière.
Il terrassa tous vos marquis,
Précieuses, faux beaux esprits,
Faux dévots à triple tonsure,
Nobles sortis de la roture,
Médecins, juges et badauds;
Molière voyait la nature,
Il en faisait de grands tableaux.
Les goûts frelatés et nouveaux
Qu'introduisirent ses rivaux
Lassés de sa forte peinture,
A la place de nos défauts
Et d'une plaisante censure
Qui pouvait corriger nos mœurs,
Surent affadir de Thalie
Le propos léger, la saillie,
Dont sa morale est embellie;
Et pour comble de leurs erreurs,
Ils déguisèrent Melpomène,
a Le texte de cette lettre, qui se trouve déjà dans notre t. XI, p. 164-167 est tiré des Œuvres du Philosophe de Sans-Souci, 1750, t. III, p. 212-216.