<7>Qui, par esprit de pénitence,
Quitta son petit évèché
Pour être humblement roi de France.
Je pense qu'il va s'occuper,
Avec un zèle catholique,
Du juste soin de vous tromper;
Car vous êtes un hérétique.
On a agité ici la question si V. M. se ferait sacrer et oindre, ou non. Je ne vois pas qu'elle ait besoin de quelques gouttes d'huile pour être respectable et chère à ses peuples. Je révère fort les saintes ampoules, surtout lorsqu'elles ont été apportées du ciel, et pour des gens tels que Clovis; et je sais bon gré à Samuel d'avoir versé de l'huile d'olive sur la tête de Saül,a puisque les oliviers étaient fort communs dans leur pays.
Mais, seigneur, après tout, quand vous ne seriez point
Ce que l'Ecriture appelle oint.
Vous n'en seriez pas moins mon héros et mon maître.
Le grand cœur, les vertus, les talents, font un roi;
Et vous seriez sacré pour la terre et pour moi,
Sans qu'on vît votre front huilé des mains d'un prêtre.
Puisque V. M., qui s'est faite homme, continue toujours à m'honorer de ses lettres, j'ose la supplier de me dire comment elle partage sa journée; j'ai bien peur qu'elle ne travaille trop. On soupe quelquefois sans avoir mis d'intervalle entre le travail et le repas; on se relève le lendemain avec une digestion laborieuse, on travaille avec la tête moins nette; on s'efforce, et on tombe malade. Au nom du genre humain, à qui vous devenez nécessaire, prenez soin d'une santé si précieuse.
Je demanderai encore une autre grâce à V. M.; c'est, quand elle aura fait quelque nouvel établissement, qu'elle aura fait fleurir quelqu'un des beaux-arts, de daigner m'en instruire, car ce sera m'apprendre les nouvelles obligations que je lui aurai. Il y a un mot, dans la lettre de V. M., qui m'a transporté; elle me fait espérer une vision béatifique cette année. Je ne suis pas le seul qui soupire après ce bonheur. La reine de Saba voudrait prendre des mesures pour voir Salomon dans sa gloire. J'ai fait
a I Samuel, chap. X. v. 1.