301. DU MÊME.
(Janvier 1752.)
Sire, Votre Majesté peut savoir que, de tous les Français qui sont à votre cour, j'étais le plus tendrement attaché à M. de Rottembourg. Il m'avait promis, en dernier lieu, qu'il me ferait l'honneur d'être mon exécuteur testamentaire, et je ne m'attendais pas qu'il dût périr avant moi. Je vous fis demander, il y a quelques jours, de me mettre à vos pieds, et de mêler un moment ma douleur à la vôtre; et je sortis de mon lit, où je suis presque toujours retenu, pour venir m'informer dans votre antichambre de l'état de votre santé, craignant que votre sensibilité ne vous rendît malade.
Au reste, je demande pardon à V. M. de lui avoir écrit sur une autre affaire, dans le temps où j'ignorais la mort de M. de Rottembourg. Je suis bien éloigné de m'être occupé de cette ba<286>gatelle. Je ne le suis que de la perte que vous avez faite; et je peux encore ajouter que V. M. doit s'apercevoir par mon genre de vie, et qu'elle sera toujours convaincue par toutes mes démarches, que je ne suis ici uniquement que pour elle.
Il n'y a assurément que l'excès de ses bontés qui puisse me faire supporter de si longues maladies, privé de toute consolation.