<160>Si monsieur le mamamouchib
Ne s'était point mêlé des troubles de Pologne,
Il n'aurait point avec vergogne
Vu ses spahis mis en hachi,
Et de certaine impératrice,
Qui vaut seule deux empereurs,
Reçu, pour prix de son caprice,
Des leçons qui devraient abaisser ses hauteurs.
Vous voyez comme elle s'acquitte
De tant de devoirs importants.
J'admire, avec le vieil ermite,
Ses immenses projets, ses exploits éclatants;
Quand on possède son mérite,
On peut se passer d'assistants.
C'est pourquoi il me suffit de contempler ses grands succès, de faire une guerre de bourse très-philosophique, et de profiter de ce temps de tranquillité pour guérir entièrement les plaies que la dernière guerre nous a faites, et qui saignent encore.a
Et quant à monsieur le vicaire
(Je dis vicaire du bon Dieu),
Je le laisse en paix, en son lieu,
S'amuser avec son bréviaire.
Hélas! il n'est que trop puni
En vivant de cette manière,
Du sage en tout pays honni,
Payé pour tromper le vulgaire,
Et tremblant qu'un jour en son nid
Il n'entre un rayon de lumière
Dardé du foyer de Ferney.
A son éclat, à ses attraits,
Disparaîtrait le sortilége;
Lors adieu le sacré collége,
La sainte Eglise et ses secret.b
Lorette serait à côté de ma vigne, que certainement je n'y toucherais pas. Ses trésors pourraient séduire des Mandrin,c
b Voyez t. XX, p. 34.
a Voyez t. VI, p. 82-85, et ci-dessus, p. 121 et 126.
b Ces cinq derniers vers manquent dans l'édition de Kehl; nous les tirons des Œuvres posthumes, t. X, p. 62 et 63.
c Voyez t. IV, p. 34; t. IX, p. 175; t. XIV, p. 253; et t. XV, p. 20.