<44>C'est pourquoi, vainquant tout obstacle,
Je vous lis et je vous relis.
J'allaite ma muse française
Aux tétons tendres et polis
Que Racine m'offre à son aise.
Quelquefois, ne vous en déplaise,
Je m'entretiens avec Rousseau;
Horace, Lucrèce et Boileau
Font en tout temps ma compagnie.
Sur eux se règle mon pinceau,
Et, dans ma fantasque manie,
J'aurais enfin produit du beau,
S'il ne manquait à mon cerveau
Le feu de leur divin génie.
Si vous consultez une carte géographique, vous trouverez le lieu où une boutade de gaîté et de folie produisit ce Congé. Nous avons poursuivi ces gens, qui nous tournaient le derrière, jusqu'à Erfurt, et de là nous avons pris le chemin de la Silésie.
Vous autres habitants des Délices, vous croyez donc que ceux qui marchent sur les traces des Amadis et des Roland doivent se battre tous les jours pour vous divertir? Apprenez, ne vous en déplaise, que nous avons assez donné de ces tragédies, les campagnes passées, au public; qu'il y aura certainement encore quelque héroïque boucherie; mais nous suivrons le proverbe de l'empereur Auguste : Festina lente.a
Vos Français brûlent les bons livres, et bouleversent gaîment le système de leurs finances, pour complaire à leurs chers alliés. Grand bien leur fasse! Je ne crains ni leur argent, ni leurs épées. Si le hasard ne favorise pas éternellement les trois illustrissimes ...... qui m'assaillent de tous côtés, j'espère qu'elles seront (pour conserver la figure de rhétorique) ..... J'éprouve le sort d'Orphée; des dames de cette espèce, et d'un aussi bon caractère, veulent me déchirer; mais certainement elles n'auront pas ce plaisir.
A propos de sottises, vous voulez savoir les aventures de l'abbé de Prades;a cela ferait un gros volume. Pour satisfaire
a Suétone, Vie d'Auguste, chap. XXV.
a Voyez t. XIX, p. 42, 51 et 55.