<212>dant de n'en point parler. Je serais fâchée par mon indiscrétion d'augmenter son ridicule.
M. de Borcke rendra compte à V. M. de l'état de ma convalescence. Je ne puis cesser de me louer de l'assiduité et des attentions de ce ministre. Ils sont d'autant plus flatteurs pour moi, que j'en vois la source dans les bontés de V. M.
142. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
29 janvier 1771.
Madame ma sœur,
La lettre de Votre Altesse Royale, que M. de Borcke m'a remise, m'a fait d'autant plus de plaisir, qu'elle m'est un gage de son entière convalescence, chose, madame, à laquelle je m'intéresse aussi vivement que le doivent tous ceux qui ont le bonheur de vous connaître. L'Allemagne aurait trop perdu, si une princesse qui en fait le plus grand lustre était disparue à la fleur de ses ans. Je fais mille remercîments à V. A. R. de ce qu'elle veut bien se ménager davantage sur sa santé. Si, madame, le prince Louis vous a écrit une lettre inconcevable, indécente et déplacée, comme votre confesseur ne vous en écrirait point, souffrez que je vous ennuie à mon tour en vous en écrivant une en style de la Faculté. Le prince Louis vous voudrait en paradis, et moi, je voudrais vous conserver le plus longtemps possible sur terre. Je vous demande donc en grâce que V. A. R. fasse dresser bien exactement un état de la maladie de laquelle elle vient de relever, et qu'elle en envoie copie aux plus grands médecins, pour savoir s'ils conviennent ensemble de la cause du mal; je voudrais encore que chacun donnât sa consulte pour les eaux minérales ou les bains qu'ils trouvent les plus convenables, madame, de vous ordonner pour corroborer entièrement votre corps; après quoi V. A. R., pouvant juger elle-même de celui qui a le mieux ren-