<221>fiques jardins de Sans-Souci.a Je préférerais à l'avantage de regarder la robe de chambre de Charlemagne le bonheur de revoir ces temples, et d'y porter ce tribut d'admiration dû sans doute au tolérant et sublime protecteur de l'humanité bien plus qu'au destructeur de nos ancêtres.
Je pars le 3 de juin, pénétrée de ces sentiments, ainsi que je serai toute ma vie touchée de l'excès de vos bontés, Sire, et toujours occupée, plus que de toute autre chose, de la haute estime et de l'attachement infini avec lequel je suis, etc.
148. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Salzthal, 7 juin 1771.
Madame ma sœur,
Je remercie Votre Altesse Royale des bontés infinies qu'elle daigne me témoigner dans sa lettre, et je la suis comme des yeux dans son voyage d'Aix-la-Chapelle. Elle en est aujourd'hui à sa quatrième journée; mais comme j'ignore la route qu'elle a prise, je la crois à présent entre Leipzig, le Harz et la Hesse. Je remercie V. A. R. de la résolution qu'elle a prise de se servir des eaux minérales en tâtonnant, et sans en prendre au commencement en trop grande quantité; je la prie de vouloir encore consulter les médecins qui se trouvent aux bains, pour donner le moins que possible au hasard, en assurant ses pas dans cette cure les uns après les autres. C'est, madame, ce que me dicte mon dévouement et mon attachement pour votre personne précieuse et incomparable. Quand il s'agit, madame, de vous conserver, on n'y saurait apporter assez de précautions; il faut même user de celles qui paraîtraient superflues dans d'autres cas. Mais si les nymphes
a Le temple des antiquités et celui de l'Amitié, bâtis tous deux en 1768. Voyez t. XIX, p. 456, et t. XXIII, p. 293; voyez aussi H. L. Manger's Baugeschichte von Potsdam, p. 314-316.