<262>que je vais répondre à des lettres que je reçois avec transport. La chaleur avec laquelle V. M. fait l'éloge de la paix m'a enchantée; quand je ne l'aimerais pas par goût, cette paix dont vous me promîtes la continuation, ne devrais-je pas la chérir par reconnaissance? N'est-ce pas à elle que j'ai dû le bonheur de voir V. M.? Ah! Sire, le sentiment de ce bonheur sera éternel en moi, ainsi que celui de la haute estime et de l'admiration avec laquelle je suis, etc.
Pardonnez, Sire, si j'ose vous adresser la note ci-jointe. C'est la tendre amitié qui me lie à la comtesse Rutowska, une des trois sœurs, qui m'y engage.
176. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
Berlin, 8 janvier 1774.
Madame ma sœur,
Quoiqu'il me convienne moins qu'à personne d'assister aux confessions de V. A. R., je ferais cependant un serment de crédulité qu'elles sont telles que j'ai pris la liberté de les représenter. On en trouve le canevas en suivant à la trace les actions de V. A. R., et quand on a, comme moi, le bonheur de la connaître, il est impossible de se tromper. Cette modestie même, madame, avec laquelle vous vous obstinez à ne pasa vous reconnaître dans un tableau très-vrai, est encore une des vertus qui brillent le plus dans un confessionnal, où il est beau de voir une grande princesse qui se dépouille du mérite des bonnes actions pour se jeter uniquement dans les bras de l'Être des êtres, et qui ne veut devoir qu'à la plénitude de ses grâces infinies une récompense qui lui est due. Mais, madame, je laisse le soin de ce détail à des théologiens plus versés que moi dans ces sciences sublimes; je
a Les mots ne pas, omis dans l'autographe, nous ont paru nécessaires au sens.