<302>aujourd'hui, trouverait les choses un peu changées sur les bords de l'Elbe, et que ses missionnaires auraient besoin d'autres armes pour soumettre les esprits.
Je ne sais ce que les jésuites pourront devenir en France; mais en leur rendant les droits de citoyens, dont on les avait privés un peu durement, on n'a fait que suivre l'exemple de V. M. Vous avez été le premier, Sire, qui se montrât exempt d'une terreur panique dont tout le monde semblait être saisi. Vous avez fait voir que tout ordre d'hommes peut devenir utile entre les mains du gouvernement qui sait les employer.
Le comte de Zinzendorff,a qui aura l'honneur de présenter ma lettre à V. M., témoin des sentiments dont je l'ai entretenu, ne pourra jamais lui dire assez quelle est l'admiration vive et profonde et la haute estime avec laquelle je suis, etc.
206. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.
(Potsdam) 5 août 1777.
Madame ma sœur,
Une grosse fièvre qui m'était survenue assez subitement m'a empêché de répondre plus tôt à la lettre obligeante que M. de Zinzendorff m'a remise de sa part. V. A. R. me fait trop d'honneur en voulant bien s'amuser de mes lettres. Il est certain qu'il serait difficile au plus savant académicien de l'Europe de l'instruire; ainsi, lorsqu'elle veut bien me mettre sur des sujets d'histoire, c'est plutôt pour que je lui dise ma leçon, me soumettant à toutes les corrections, madame, que vous voudrez faire au thème de votre écolier.
Je suis persuadé, comme V. A. R., que si quelqu'un de nos
a Frédéric-Auguste comte de Zinzendorff et Pottendorff, envoyé de Saxe à la cour de Berlin, et successeur de M. de Stutterheim, qui avait eu son audience de congé le 7 avril 1777.