<369>l'avez en même temps reçu de vos sujets, des étrangers et de vos ennemis; et les siècles futurs, d'accord avec le vôtre, admireront également en vous le souverain, le sage et le héros. Puis-je me flatter, Sire, que, parmi les acclamations de toute l'Europe, V. M. entendra ma faible voix, et que, au milieu de sa gloire, elle ne dédaignera point l'hommage d'un philosophe? Si cet hommage ne répond pas à la grandeur de son objet, il a du moins les principales qualités qui peuvent le rendre digne de vous; il est juste, il est libre, et je ne pouvais le mieux placer qu'à la tête d'un livre dont toutes les pages sont consacrées à la vérité.
Je suis avec le plus profond respect, etc.
3. DU MÊME.
(1751.)
Sire,
Votre Majesté a bien voulu recevoir mes premiers hommages dans un temps où elle était principalement connue par des victoires. La philosophie, plus sensible au bonheur des hommes que frappée de ce qui les éblouit, pardonne aux conquérants le mal qu'ils font à leurs ennemis, à proportion du bien qu'ils font à leurs sujets. Tout ce que V. M. a exécuté, depuis six années de paix, pour le bonheur de ses peuples, pour la réformation de la justice, pour le progrès des sciences et du commerce, tout cela, Sire, a convaincu l'Europe entière que vous savez aussi bien régner que vaincre. J'ai consacré l'un de mes ouvrages à Frédéric conquérant; c'est à Frédéric roi que je présente celui-ci.a
Je suis, etc.
a Probablement le Discours préliminaire de l'Encyclopédie.