<558>humes; une rumeur se répand qu'il y a un poëme de lui sur le Bonheur, dont on dit du bien; si on l'imprime, je l'aurai. L'ouvrage de Pline qu'on a prétendu être à Magdebourg ne s'est point trouvé; on dit que le manuscrit est à Augsbourg, mais ce ne sont que des discours vagues; il est apparent que ce Pline n'existe nulle part. L'histoire de madame de Maldack, soi-disant czarowitzine, n'est pas plus vraie. Cette personne a été, ce me semble, fille de garde-robe de la princesse dont elle a pris le nom. Son histoire est un tissu de faussetés. Jamais la comtesse Königsmarck n'a mis le pied en Russie; le comte de Saxe n'avait jamais vu la femme du czarowitz; donc il ne pouvait pas la reconnaître dans madame de Maldack. Observez surtout que si une princesse, comme elle prétendait l'être, s'était sauvée comme par miracle de la Russie, elle aurait cherché un asile naturel dans le sein de sa famille, et ne ferait pas l'aventurière comme la créature dont vous parlez. Elle peut avoir eu quelque ressemblance avec sa maîtresse; c'est sur quoi elle a fondé son imposture, pour avoir quelque considération; mais elle s'est bien gardée de paraître à Brunswic, parce que la czarowitzine était trop connue de sa famille pour qu'on pût abuser tous ses parents par une ressemblance vague et par des propos qui auraient décelé la friponnerie.

Vous me chargez d'une autre commission plus embarrassante pour moi, d'autant plus que je ne suis ni correcteur d'imprimerie, ni censeur de gazettes. Je crois que la famille de Loyseau de Mauléon a été à l'école chez Le Franc de Pompignan;a elle suppose toute l'Europe les yeux fixés sur elle, et l'univers uniquement occupé de cette famille. Pour moi, qui vis en Allemagne, et qui sais ce qui se passe, je puis assurer avec honneur à la famille de Mauléon qu'un très-petit nombre de personnes sait qu'elle existe, et que ceux qui la connaissent le mieux sont peut-être une quarantaine de personnes qui ont lu un factum fait par cet avocat en faveur de Calas. Je puis vous protester que personne ne s'oppose en Allemagne à la noblesse de cette famille; qu'il est très-indifférent à la diète de Ratisbonne que cet avocat soit mort d'un polype au cœur ou d'un crache-


a Voyez t. XV, p. 37, et t. XXIII, p. 34.