<XVIII>IX. LETTRES DE FRÉDÉRIC A M. DE ZASTROW. (12 janvier 1778 - 3 août 1783.)

Frédéric-Guillaume-Chrétien de Zastrow, né à Ruppin le 22 décembre 1752, mourut au Bied, près de Neufchâtel, le 22 juillet 1830, général d'infanterie, ministre d'État, gouverneur de la principauté de Neufchâtel et Valengin, et chevalier de l'ordre de l'Aigle noir.

Les trois lettres que nous donnons sont tirées de l'ouvrage de J.-D.-E. Preuss, Friedrich der Grosse, eine Lebensgeschichte, t. III, p. 546 et 547.

X. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC D'ALEMBERT. (1746 - 30 septembre 1783.) Première partie. (1746 - 15 décembre 1774.)

Jean-Le-Rond d'Alembert, fils naturel de Louis Camus, chevalier Destouches, directeur général des écoles d'artillerie, et de madame de Tencin, sœur du cardinal de ce nom, naquit à Paris le 16 novembre 1717, et fut exposé sur les marches de Saint-Jean-le-Rond, église située près de Notre-Dame, et maintenant détruite. L'enfant fut recueilli et confié à la femme d'un pauvre vitrier, qui l'éleva. D'Alembert devint en 1772 secrétaire perpétuel de l'Académie française, dont il était membre depuis 1754; il mourut à Paris le 29 octobre 1783. Ses Réflexions sur la cause générale des vents, pièce qui avait remporté le prix proposé par l'Académie de Berlin pour l'année 1746, avaient attiré l'attention du Roi sur leur auteur, de manière que, surtout depuis le mois de juillet 1752, Frédéric fit tout son possible pour l'attirer auprès de lui. Mais les offres les plus brillantes (douze mille livres de pension, un logement au château de Potsdam, et la présidence de l'Académie après la mort de Maupertuis, déjà fort malade alors) ne parvinrent pas à séduire le philosophe, heureux de sa liberté et content de sa fortune, qui était pourtant