<290>journée de Torgau; elle vous fournit une belle occasion de me rendre un service agréable, en témoignant réellement que l'armée dans laquelle vous vous êtes trouvé ci-devant vous tient encore à cœur. Il s'agirait de me fournir trois à quatre cents hommes de recrues, que vous feriez enrôler dans vos cantons pour mon service. Je m'engagerais volontiers à faire payer pour ces gens, lorsqu'ils nous seraient délivrés, dix écus par tête; la délicatesse dans le choix de ces gens, pour la tournure, serait hors de saison et nullement nécessaire. Au cas que vous voulussiez me témoigner cette complaisance, je vous prierais de me l'écrire d'abord, pour que je puisse vous envoyer sans délai un officier de ma part, du corps de troupes que je ferai rentrer dans le Mecklenbourg, afin de recevoir et de payer ces recrues. Vous pourriez vous prêter d'autant plus facilement à me faire ce plaisir, que vous n'auriez pas besoin d'y paraître vous-même, en faisant agir des tierces personnes pour engager le susdit nombre de gens. J'attends incontinent votre réponse à ce sujet, au cas que vous vouliez vous arranger là-dessus. Sur ce, etc.
3. AU MÊME.
Leipzig, 4 février 1761.
Vous jugez très-bien, cher de Chasot, quand vous dites, dans votre lettre du 29 de janvier dernier, que j'ai eu le plaisir de recevoir aujourd'hui, que les occurrences dans lesquelles se trouvaient actuellement mes grandes affaires ne sauraient guère me permettre de m'occuper d'autre chose : et c'est par cette raison que je vous prie de prendre pour le présent quelque patience sur ce qui vous paraît tenir à cœur, et d'attendre la fin de la guerre, pour que je puisse vous y assister au possible. Sur ce, etc.