<347>nération, d'avoir eu, dans la régénération du saint baptême, pour caution de leur christianisme ce monarque puissant et révéré qui, après quarante-trois années de succès et de gloire, tenait encore d'une main ferme et sûre la balance des destinées des nations, et n'en était que meilleur chrétien, puisqu'il avait assez de crédit dans l'Église pour cautionner l'orthodoxie de tous ses petits-neveux.
Toutes les nouvelles. Sire, qui me sont venues cette année d'Allemagne me certifient que V. M. jouit de la santé la plus florissante. C'est bien heureusement encore servir d'exemple et de modèle aux héros et aux grands hommes, car il n'y a qu'une longue et brillante carrière qui puisse donner quelque stabilité aux choses humaines.
La signora Todia me mande qu'elle aura le bonheur de contribuer à l'amusement des loisirs de V. M., et je la félicite de cet emploi glorieux d'un talent précieux et rare; je lui pardonne même toutes les lettres de recommandation qu'elle m'a fait écrire inutilement en Russie et ailleurs, où elle comptait porter ses pas. Tout mon chagrin, c'est de n'avoir aucune espérance de l'entendre chanter cet hiver à l'Opéra de Berlin.
Je suis, etc.
11. DU MÊME.
Le 31 octobre 1783.
Sire,
La lettre dont il a plu à Votre Majesté de m'honorer le 2 de ce mois m'a pénétré de la plus vive reconnaissance; mais une juste discrétion ne m'aurait pas permis de troubler sitôt ni les travaux ni le loisir de V. M., sans une circonstance particulière. Le séjour
a Marie-Françoise Todi, née en Portugal en 1748, chanta à Berlin dans les deux opéras d'Alessandro e Poro de Graun, et de Lucio Papirio de Hasse, aux mois de décembre 1783 et de janvier 1784; mais, n'ayant pas plu au public, elle partit peu de temps après. Elle mourut en Italie en 1812.