<414>Saintes déités du Parnasse,
Formez deux agréables chœurs,
Et que les Grâces, prenant place,
Vous prêtent leurs charmes vainqueurs.
Tout plaît et touche avec les Grâces,
Et l'on voit naître sur leurs traces
Mille appas et mille agréments.
Leurs beautés animent les flammes;
Elles réveillent dans les âmes
L'ardeur des plus doux sentiments.
Brillants esprits, troupes savantes
A former des accords nouveaux,
Chantez les grâces ravissantes
De l'héroïne et du héros.
Princesse, tous les vœux du monde
Sont que dans une paix profonde
Vous puissiez jouir des grandeurs,
Et que le flambeau d'hyménée,
Qui vous luit en cette journée,
Soit toujours brûlant dans vos cœurs.
Le ciel même vous en assure :
Le digne objet de tous vos vœux
N'est-il pas d'une source pure
De princes en vertu fameux?
Intrépides dans les alarmes,
S'ils ont brillé parmi les armes,
En sagesse ils brillèrent plus.
Quel plus noble choix pouvait faire
Le héros votre auguste père,
Qu'en vous unissant aux vertus?
Prince, en qui l'univers contemple
Une vive et douce splendeur,
Quelle dot plus riche et plus ample
Pouvait s'offrir à votre ardeur?
C'est peu qu'elle charme la vue;
Tout illustre, elle est descendue
D'une auguste suite d'aïeux,
De princes grands et magnanimes,
Héros qu'en mille dons sublimes
Exaltèrent toujours les cieux.