<416>Junon, avec Pallas unie,
Présidera sur tous vos pas;
L'aimable Vénus Uranie
Y fera naître mille appas.
Qu'à nos vœux le ciel favorable
Du cher objet d'un prince aimable
Réjouisse bientôt vos yeux!
Qu'il soit l'ornement de l'Empire,
Et qu'en lui l'univers admire
Les vertus de tous ses aïeux! »
Mais, à ces mots de la déesse,
Quels voiles se sont répandus?
Et comment, sous leur ombre épaisse.
Les époux sont-ils disparus?
O tendre et charmant hyménée!
Tu marques l'heure fortunée,
Pour commencer leurs plus beaux jours;
Tu les as mis aux mains des Grâces;
Avec les Jeux, suivez leurs traces,
Entrez, fermez la porte, Amours.
11. DU MÊME.
Berlin, 12 février 1736.
Ayant été suffisamment fatigué par la lecture de ma lettre d'hier, V. A. R. ne s'attendait pas apparemment à me voir revenir à la charge aujourd'hui. Mais voici ce qui m'engage à tant de témérité.
J'ai relu ce matin l'Imitation que j'eus l'honneur de lui envoyer hier, et j'ai trouvé que j'y ai assez mal réussi, mais qu'il me serait trop difficile de faire mieux. Ayant cherché la raison de cette difficulté, je crois qu'elle consiste uniquement en ce que j'ai une espèce d'aversion naturelle pour tout ce qui peut s'appeler compliments. J'aimerais mieux coucher six lettres sur d'autres matières qu'une seule de pure cérémonie, où le cœur ordinairement