<485>tome, d'en faire autant du reste des arts et des sciences dans le tome suivant, qui sera, dit-on, le dernier de toute son Histoire. Quoi qu'il en soit, ce fragment m'a paru si intéressant et si instructif, que j'aurais envoyé tout ce tome à V. A. R., si je n'avais lieu de croire qu'il doit déjà se trouver dans sa bibliothèque.
La fin de ma feuille m'avertit qu'il est temps de finir cette lettre en assurant derechef V. A. R. que ma dévotion pour elle ne finira qu'avec la vie de son, etc.
30. AU COMTE DE MANTEUFFEL.
Rheinsberg, le 23 ou je ne sais combien d'août 1736.
Mon cher Quinze-Vingt,
Comment pouvez-vous soupçonner que vos lettres m'importunent, aimables et instructives comme elles sont? Il n'y doit pas avoir la moindre chose capable de porter obstacle à votre dessein; et une fois pour toutes, je vous assure que ce qui me vient de vous m'est toujours agréable. Je viens à l'article du sieur Wolff, et je reconnais en cette rencontre, comme en beaucoup d'autres, la noblesse des sentiments de notre fameux philosophe, qui ne croit pas déroger en remerciant ceux à qui il est redevable, en partie, de l'établissement de sa réputation.
Je vous renvoie ci-joint la lettre du sieur Voltaire, qui, quoique remplie d'esprit, ne me satisfait pas tout à fait au sujet du poëme de la Pucelle,a que j'aurais fort désiré d'avoir. J'avoue cependant que j'ai été ravi de voir du caractère original d'un homme qui écrit si spirituellement et si élégamment.
Si l'adjudant du duc de Weissenfelsb a de l'esprit, je vous
a Voyez t. XI, p. 11, et t. XXII, p. 137, 163, 164 et 187.
b M. de Rechenberg, qui était venu à Berlin notifier la mort du Duc. Voyez le Journal secret du baron de Seckendorff', p. 153.