<519>N'oubliez pas celle qui regarde l'état de votre santé, dont je souhaite un parfait rétablissement. Sur ce, etc.a
5. AU MÊME.
Magdebourg, 22 juin 1743.
Mon cher Rottembourg,
J'ai été véritablement réjoui en voyant par votre lettre que les eaux et les bains vous font du bien. Je suis bien aise que vous soyez satisfait du conseil que je vous ai donné de vous en servir. Ce sont les eaux par excellence, comme mes troupes le sont en fait de soldats.
A propos de troupes, j'ai vu mes régiments, qui sont en fort bon état; l'infanterie est admirable comme à son ordinaire, mais la cavalerie recommençait à redevenir lourde, et les officiers à s'engourdir. Je les ai secoués d'importance, et s'ils ne rentrent en train, ce ne sera sûrement pas ma faute. Ils sont obligés d'exercer tous les jours et en corps, ce qui leur fait un bien infini. Je fais parler les officiers, et j'espère qu'à la fin ils ne seront plus muets, et penseront plus sérieusement au service qu'ils ne l'ont fait par le passé.
Je vous avoue, quelque mauvaise opinion que j'aie eue du vieux Broglie, que sa conduite surpasse tout ce que je pouvais imaginer de lâche et d'inepte de lui.a Je crois que tous les officiers qui ne sont pas dans leurs troupes s'en peuvent féliciter, car jamais il n'y a eu d'exemple d'une plus grande pusillanimité que dans les Français et les Suédois de nos jours. Les Hessois peuvent être, selon moi, des troupes bien entretenues, mais non pas bien disciplinées. Je sais le travail qu'il faut mettre pour les tenir en ordre, et je sais ce qu'il m'en coûte, avec les troupes que j'ai, pour les maintenir dans l'étal où elles doivent être.
a De la main d'un secrétaire.
a Voyez t. III, p. 11 et 12, et t. XIV, p. 185-187.