<545>de prendre les meilleurs arrangements sur cela, dont j'espère que vous aurez lieu d'être content; à mon retour, je vous en rendrai compte, Sire.
Vous saurez déjà actuellement, Sire, que Menin est investi; la tranchée a été ouverte du 20 au 21. On compte que cette place ne pourra pas tenir plus de huit ou dix jours, par l'artillerie énorme que la France a. Le Roi continue à parler avec tout le monde, et se lait informer de tout; il est très-aimé à l'armée. Son quartier est à Warwick, tout proche de Menin; le comte de Saxe est à Courtrai avec son corps d'observation. Jusqu'à présent, les alliés ne font encore aucun mouvement en avant; je crois que les Fiançais pourront prendre plusieurs places avant que lesdits alliés soient en état de les en empêcher.
Le prince de Conti a encore pris un poste très-avantageux proche du col de Tende, où il a fait trois cents prisonniers, dont il y a cent cinquante soldats et cent cinquante paysans armés. Je finis ma lettre en vous renouvelant le profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être, etc.
27. AU COMTE DE ROTTEMBOURG.
Le 6 juillet (1745).
Mon cher Rottembourg,
Je viens de faire payer cinq mille écus par Splitgerber à Petit; ayez la bonté de lui écrire que je désirerais que cet argent fût employé pour me procurer un lustre de cristal de roche aussi beau qu'on peut l'avoir pour ce prix-là, et de le faire partir de la même façon que le précédent. Quand je saurai le prix des Watteaux, je les ferai payer également. Je vous demande pardon des petits détails dont je vous embarrasse; mais je connais l'amitié que vous avez pour moi, et j'en abuse peut-être.
Vous serez sans doute instruit de toutes nos farces de la petite guerre; heureusement que c'est nous qui donnons les coups.