<585>dont vous pensez sur l'affaire connue. Comme cette affaire continue d'être dans un fort bon train, j'ose vous prier, madame, de vouloir fixer le jour de votre départ au plus tôt possible, pour profiter d'autant mieux des circonstances présentes et de l'empressement que S. M. I. de toutes les Russies témoigne de vous voir auprès de soi. Je vous prie d'être persuadée que je ne discontinuerai point de m'intéresser de mon mieux pour les intérêts de votre famille, et que je saisirai avec plaisir toutes les occasions où je pourrai vous marquer les sentiments d'estime avec lesquels je suis, etc.
5. A LA MÊME.
Berlin, 18 décembre 1744.
Madame ma cousine,
Je viens de recevoir avec une satisfaction infinie la lettre que vous m'avez écrite,a en date du 27 de novembre passé. Très-sensible à toutes les assurances que vous me donnez sur l'amitié que S. M. I. de toutes les Russies continue à me porter, et que, pour ses intérêts naturels, elle ne se laissera point entraîner à des démarches opposées, malgré les préjugés que nos envieux tentent de jeter à la traverse, je ne saurais que vous en être fort obligé et vous prier de vouloir bien entretenir cette incomparable impératrice dans ces sentiments, en l'assurant, aussi souvent que l'occasion s'y présente, de mes sentiments invariables de cultiver l'union étroite qui règne si heureusement entre nous, et que je préférerai toujours son alliance et son amitié à celle de toute autre puissance du monde.
Le rétablissement de la santé de M. le grand-duc m'a autant réjoui que j'ai eu de satisfaction de ce que madame la grande-duchesseb s'est souvenue de moi; aussi vous prié-je de les assurer
a De Moscou.
b A partir du 10 juillet 1744, jour des fiançailles, la princesse Sophie-Auguste-Frédérique d'Anhalt-Zerbst fut nommée Altesse Impériale et grande-duchesse Catherine-Alexiewna. Le mariage fut célébré le 1er septembre 1745.