<6>doit bien compter sur mon zèle et sur tout ce qui dépendra de moi pour laver l'affront dont nous sommes couverts par cet infâme jugement.
Notre jeune roi continue à se faire aimer, à vouloir le bien, enfin à nous donner les plus heureuses espérances. On ne cite de lui que des actions honnêtes, et des mots pleins de sens et de raison. Il a pris pour ministres des hommes très-vertueux, et surtout un contrôleur général qui rétablira nos finances, si la cupidité, l'envie, la calomnie, veulent bien le laisser faire.
Je suis très-affligé de l'état du pauvre M. de Catt, dont les services doivent d'autant plus manquer à V. M., que je connais la tendre vénération qu'il a pour elle.
M. Tassaert est enchanté d'entrer au service de V. M. Il voudrait déjà être à Berlin; il y serait resté, sans quelques affaires indispensables qu'il lui faut terminer en France, et il est bien décidé à se rendre aux pieds de V. M., selon la promesse qu'il lui en a faite, à la fin de juillet au plus tard. Je crois pouvoir assurer à V. M. qu'elle sera très-contente de sa capacité, de son travail et de son caractère, et qu'elle le trouvera plus sage et plus honnête que la plupart des artistes français dont elle a eu lieu d'être si peu contente. Pour rendre son bonheur parfait, il aurait une grâce à demander à V. M. : ce serait de vouloir bien lui accorder, outre l'atelier qu'elle lui a donné, un logement où elle voudra, pour lui et pour sa famille. Je lui ai fait espérer que V. M. ne lui refuserait pas cette grâce, ne doutant point qu'elle n'ait dans sa capitale quelque appartement dont elle puisse disposer. Cette faveur mettrait le comble aux bienfaits de V. M. et à la reconnaissance de M. Tassaert. J'y joindrais, Sire, toute la mienne, par l'intérêt que je prends à lui, et par la certitude où je suis que V. M. ne se repentira pas d'avoir rendu la situation de cet artiste douce et heureuse.
Je suis avec la plus tendre reconnaissance et le plus profond respect, etc.