<XIV>1782, Frédéric l'avait nommé directeur de la classe de physique de l'Académie des sciences, à la place de Marggraf.a

Nous devons à M. le conseiller intime Mitscherlich les trois lettres de Frédéric à M. Achard que nous présentons au lecteur.

VI. CORRESPONDANCE DE FREDERIC AVEC LE COMTE CHARLES-GUILLAUME FINCK DE FINCKENSTEIN. (3 août 1759 - 28 mai 1780.)

Charles-Guillaume comte Finck de Finckenstein, fils du feld-maréchal de ce nom, qui avait été le gouverneur de Frédéric, naquit à Berlin le 11 février 1714. Nous avons raconté, tome III, p. 17, la rapide carrière diplomatique de cet ami de jeunesse du Roi, qui l'honorait d'une estime et d'une amitié particulières, et qui, en l'envoyant comme ministre plénipotentiaire à Saint-Pétersbourg, lui conféra le titre de ministre d'État le 25 février 1747. A cette occasion, le monarque écrivit au comte de Podewils, son premier ministre de Cabinet :b « Finck a du mérite, et ses talents prématurés m'empêchent de lui refuser un caractère prématuré pour son âge. Dites-lui qu'il soit ministre, puisqu'il en est digne, et qu'il continue à me servir comme il a fait jusqu'à présent. »

Après la mort du baron de Mardefeld, le Roi nomma le comte de Finckenstein second ministre de Cabinet, le 4 juin 1749, et après celle du comte de Podewils, arrivée le 29 juillet 1760, il lui confia tout le département des affaires étrangères. En 1763, le comte de Finckenstein devint premier ministre du même département.

Le 21 mai 1762, après l'heureux rapprochement qui s'était opéré entre les cours de Berlin et de Saint-Pétersbourg,a Frédéric décora son ministre des affaires étrangères de l'ordre de l'Aigle noir; en 1778 enfin, il le choisit avec son collègue M. de Hertzberg pour


a Voyez la lettre de d'Alembert à Frédéric, du 3 octobre 1775, et celles de Frédéric à d'Alembert, du mois de janvier 1780, et du 13 (23) janvier 1782, ci-dessous, p. 32, 156 et 237. Le directeur Achard était petit-neveu du pasteur Antoine Achard. Voyez t. XVI, p. IX, et p. 119-126.

b Notre copie de ce billet est prise sur l'autographe conservé aux Archives du Cabinet.

a Voyez t. V, p. 174-178, et t. XIX, p. 358.