« <XVII>en Russie, d'où il pourra publier ses sarcasmes impunément contre sa patrie. »a
Nous avons tiré les trois lettres de Frédéric à Mirabeau, et celle du Roi au comte de Goertz qui y est jointe, des Mémoires biographiques, littéraires et politiques de Mirabeau, écrits par lui-même, par son père, son oncle et son fils adoptif, Paris, Adolphe Guyot, libraire, 1834, t. IV, p. 288-292, et 296. Quant aux quatre lettres de Mirabeau, nous les avons exactement copiées sur les originaux conservés aux Archives de l'État (F. 18. Qq), à Berlin.
VIII. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LE BARON DE GRIMM. (20 août 1770-12 mai 1786.)
Frédéric-Melchior baron de Grimm, fils d'un pasteur, naquit à Ratisbonne le 26 décembre 1723.b Il accompagna à Paris, en qualité de gouverneur, les enfants du comte de Schomberg, et, quoiqu'il y acceptât diverses fonctions, il resta toujours fidèle au culte de la science et à l'amitié des hommes de lettres les plus distingués de la France. La révolution le décida à se retirer dans sa patrie. Il mourut à Gotha le 19 décembre 1807.
Les chanteurs italiens étant arrivés à Paris, Grimm se déclara hautement pour les Bouffonistes, et écrivit, en 1753, le Petit prophète de Böhmischbroda contre le parti de la capitale, celui des Lullistes, qui défendait la musique française. Cette brochure piquante est souvent citée dans les lettres de Frédéric.c
On voit par les lettres de ce prince à la duchesse de Saxe-Gotha, du 26 mai 1763, du 17 et du 26 février 1766, que Grimm profita de
a Voyez ci-dessous, p. 282 et 307.
b Voyez la Notice sur le baron de Grimm, en tête de la Correspondance littéraire, philosophique et critique adressée à un souverain d'Allemagne, par le baron de Grimm et par Diderot. Seconde édition, A Paris, 1812, t. I, p. IX. Voyez aussi Hans de Thümmel, Historische, statistische, geographische und topographische Beyträge zur Kenntniss des Herzogthums Altenburg. Altenbourg, 1820, in-fol., p. 76 et 77.
c Voyez t. XVIII, p. 100 et 259, et t. XXIV, p. 575.