4. AU COMTE DE MIRABEAU.

Potsdam, 28 janvier 1786.



Monsieur le comte de Mirabeau,

Je n'ai pu qu'être bien sensible à la confidence que vous me faites, dans votre lettre du 26, des raisons qui vous ont engagé à vous <326>expatrier avec la permission de votre souverain, et à chercher dans l'étranger à faire valoir vos talents avec plus de succès. Vous pouvez être persuadé que je vous en garderai le secret, et que je m'intéresserai toujours au sort d'un homme de votre mérite, souhaitant de bien bon cœur qu'il soit des plus favorables, et conforme à votre attente. D'ailleurs, il dépendra entièrement de vous de vous arrêter à Berlin jusqu'à l'arrivée de M. votre frère, qui veut me demander la permission d'assister aux manœuvres. Ce dessein me fait d'autant plus de plaisir, que j'espère, dans cet intervalle, d'avoir celui de vous voir encore une couple de fois, pour vous assurer de bouche de tous mes sentiments pour vous. En attendant, je prie Dieu, etc.