X. CORRESPONDANCE DE FRÉDÉRIC AVEC LE CHEVALIER DE ZIMMERMANN. (6 - 16 JUIN 1786.)[Titelblatt]
<390><391>1. AU CHEVALIER DE ZIMMERMANN.
Potsdam, 6 juin 1786.
Monsieur le docteur Zimmermann,
Il y a huit mois que je suis fortement attaqué de l'asthme. Les médecins de ce pays-ci me donnent toutes sortes de drogues, mais qui, plutôt que de me procurer du soulagement, ne font qu'empirer le mal. La réputation de votre habileté étant étendue dans tout le nord de l'Europe, je serais bien aise si vous vouliez faire un tour pour quinze jours dans ce pays-ci, pour vous consulter sur l'état de ma santé et ses circonstances. Il s'entend de soi-même que je vous payerai le voyage et tout le reste des frais. Si donc vous y consentez, je vous enverrai en ce cas une lettre pour Son Altesse Royale <392>le duc d'York, qui vous accordera facilement la permission à vous rendre ici. Et sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait, monsieur le docteur Zimmermann, en sa sainte et digne garde.
2. DU CHEVALIER DE ZIMMERMANN.
(Hanovre) 10 juin 1786.
Sire,
Je me trouverais le plus heureux des hommes, si ma présence pouvait être utile à Votre Majesté. Depuis quarante ans, je l'ai suivie de loin avec le même cœur avec lequel je vais partir pour Potsdam.
Le duc d'York m'aurait fait partir comme un éclair, s'il savait ce que V. M. m'a fait l'honneur de m'écrire. Mais j'ai cru devoir me conformer exactement aux ordres de V. M., puisqu'elle a jugé à propos d'attendre ma réponse avant de m'envoyer sa lettre pour le due.
Si on était bon médecin à proportion du désir de l'être, je crois que V. M. serait guérie au premier instant où j'aurai l'honneur de la voir.
J'attends cet instant avec impatience, enthousiasme et courage.
3. AU CHEVALIER DE ZIMMERMANN.
Potsdam, 16 juin 1786.
Monsieur le docteur et médécin Zimmermann,
Je suis très-sensible au plaisir que, selon votre lettre du 10 de ce mois, qui vient de m'être rendue, vous voulez bien me faire de venir et de vous arrêter quelque temps auprès de moi. Je vous attends donc, et vous envoie ci-joint la lettre pour S. A. R. le duc d'York dont je vous ai parlé ci-devant, que vous aurez la bonté de lui remettre de ma part. Sur ce, etc.