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APPENDICE.619-a

AU ROI DE FRANCE.

Potsdam, 12 mai 1744.



Mon cher Rottembourg,

Le comte de Rottembourg m'a causé une joie bien sensible en m'apprenant que l'alliance qui doit unir à jamais les intérêts de la France et de la Prusse était prête à se conclure. Votre Majesté peut être persuadée que c'est ce que j'ai toujours désiré sincèrement, et que, toutes choses égales, je préférerai toujours la France à quelque allié que je pourrais avoir; et rien assurément n'est plus capable de m'affermir dans ces sentiments que de voir la confiance avec laquelle il lui plaît de s'expliquer envers moi. J'y répondrai toujours religieusement de mon côté, estimant qu'il n'y a que la confiance mutuelle et la sincérité qui puissent soutenir les alliances. Je me flatte que V. M. sera contente de la facilité avec laquelle je me suis prêté aux points qu'elle a paru désirer, et je me flatte qu'elle le sera encore davantage lorsque je combattrai pour la gloire et pour le repos de l'Europe. Je suis avec tous les sentiments de la plus haute estime,



Monsieur mon frère,

de Votre Majesté
le bon frère,
Federic, R.619-b

<562>

DU ROI DE FRANCE.

Lille, 13 juin 1744.



Monsieur mon frère,

C'est avec bien du plaisir que j'ai concouru à resserrer les nœuds qui nous unissaient, par la nouvelle alliance que nous venons de conclure ensemble. Elle est également conforme à l'intérêt de nos États et à mon intention personnelle pour V. M. J'ai une entière confiance dans le succès des opérations qu'elle doit entreprendre pour l'avantage de la cause commune, et elle peut compter que je ne négligerai rien, de mon côté, pour les accélérer et pour les faciliter. Dieu veuille que nous parvenions par là à donner la paix à l'Europe, ce qui doit être toujours l'objet principal quand on entreprend une guerre; et c'est pour y parvenir que je me suis mis moi-même à la tête de mon armée, et j'espère que, avec le secours de celle que V. M. va commander, nous forcerons les puissances qui entretiennent le trouble et la confusion à entrer dans nos vues et à rendre justice à nos alliés.

Je suis,



Monsieur mon frère,

de Votre Majesté
bon frère,
Louis.

A LA DUCHESSE DE CHATEAUROUX.

Potsdam, 12 mai 1744.



Madame,

Il m'est bien flatteur que c'est en partie à vous, madame, que je suis redevable des bonnes dispositions dans lesquelles se trouve le roi de France pour resserrer entre nous les liens durables d'une éternelle alliance. L'estime que j'ai toujours eue pour vous se confond avec les sentiments de reconnaissance. En un mot, madame, je suis persuadé que le roi de France ne se repentira jamais du pas qu'il vient de faire, et que toutes les parties contractantes y trouveront <563>un avantage égal. Il est fâcheux que la Prusse soit obligée d'ignorer l'obligation quelle vous a; ce sentiment restera cependant profondément gravé dans mon cœur. C'est ce que je vous prie de croire, étant à jamais,



Madame,

Votre très-affectionné ami.
Federic.

DE LA DUCHESSE DE CHATEAUROUX.

Plaisance, 3 juin 1744.



Sire,

Je serais bien heureuse de pouvoir me flatter d'avoir pu contribuer à l'union que je vois avec joie qui va s'établir entre le Roi et V. M. Je sens, comme je le dois, les marques de bonté qu'elle me témoigne. Je désirerais bien vivement trouver souvent les occasions de lui prouver toute ma reconnaissance, et le profond respect avec lequel j'ai l'honneur d'être,



Sire,

de Votre Majesté
la très-humble et très-obéissante servante,
Mailly, duchesse de Chateauroux.


619-a Voyez ci-dessus, p. 597.

619-b L. c., p. 356 et 454.