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27. AU MÊME.

Le 20 février 1750.



Mon cher frère,

J'ai reçu votre lettre avec bien du plaisir. Je vous vois tout occupé de finances. Il est très-bon que vous vous informiez de tout, et que vous sachiez tout ce qui se passe; et vous me ferez même plaisir de vous y appliquer davantage, car un prince de cette maison qui, comme vous, est appelé à régner un jour ne doit pas être novice dans ces matières; il faut qu'il soit au fait de tout pour pouvoir travailler par lui-même, et toute l'étude que vous ferez à présent vous abrégera autant de chemin dans l'avenir. Quoique je puisse travailler, il restera encore après ma mort bien des bonnes choses à faire, et si vous êtes informé de l'intrinsèque des affaires, et que vous en connaissiez les combinaisons, vous pourrez avoir cette gloire.

Ma lettre vous paraîtra peut-être trop sérieuse; mais, mon cher frère, il faut absolument faire des réflexions et vous préparer à l'emploi auquel le ciel vous destine, et il ne faut jamais que le plaisir dérange les choses de devoir; elles sont les premières. On est aussi indifférent pour un homme mou que le monde estime l'homme utile; et quelque esprit qu'on peut avoir, on n'avance pas sans application. Mais il me semble déjà que ma morale vous ennuie très-fort, et que vous donnez le vieux frère au diable. Je n'en suis pas moins avec bien de l'estime, etc.

28. AU MÊME.

(Avril 1750.)



Mon cher frère,

Je vois par votre lettre que vous voulez m'engager dans un long procès. Souffrez que je vous dise que j'en vois trop les consé-