<11>Faites, s'il vous plaît, les assurances de mes très-humbles respects au Roi et à la Reine, mes amitiés à mes chers frères et à mes jolies sœurs, et soyez persuadée que je suis à vous avec l'estime la plus parfaite.
La première lettre que je recevrai de vous décidera de mon départ. Adieu.
14. A LA MÊME.
Ruppin, 17 mai 1740.
Madame,
Le mésentendu est certain avec votre frère.a Il pense que l'on veut avoir un régiment formé, habillé et armé; ce n'est point mon intention; il ne s'agit que du nombre d'hommes qui composent un régiment, que j'habillerai, et dont je prendrai tous les autres frais sur moi. De cette façon-là, il comprendra facilement que cela ne peut pas tant coûter qu'il s'imagine, et que, ayant une quantité de monde dans son pays, et des régiments tout formés, ce serait une grande bagatelle que d'en amasser treize cents pour me les céder.
J'ai tout réglé à Remusberg pour l'enterrement de Wolden,b de façon qu'il se fera d'une manière fort succincte, et je pense que tout sera fini vers le vendredi. Adieu, madame; on me mande de Potsdam que les choses y empirent journellement, mais que mon frère est entièrement hors d'affaire.c Je vous prie de ne me point oublier, et d'être persuadée que je suis votre très-humble serviteur.
Vous plaît-il de faire mes compliments aux dames?
a Charles, duc régnant de Brunswic.
b Gustave-Henri de Wolden mourut le 17 mai 1740, dans sa cinquante-septième année. Voyez t. XVI, p. 17, 49, 87, 97 et 99, où Frédéric le nomme par plaisanterie M. le Grand et le sieur Silva.
c Ces deux nouvelles se trouvent dans la lettre inédite du baron de Pöllnitz à Frédéric, de Potsdam, le 16 mai 1740.