<113>en jeu;a la guerre ne se fait point sur notre continent, et tous nos voisins sont aussi tranquilles que nous, de sorte que, à mettre les choses au pis, leur expérience ne surpassera pas la nôtre. Il n'y a qu'à attendre; je ne crains point de ne point voir la guerre, elle nous attend; il ne s'agit qu'à ne se point presser et à prendre ses avantages. M. de Luxembourg et les grands généraux qui ont illustré le siècle de Louis XIV s'étaient formés dans la guerre civile. Cette école serait trop dangereuse pour que nous souhaitions d'en former à cette condition. Nous ne manquons point d'officiers remplis de talents; une bonne école les prépare, et la guerre les développera d'autant plus vite. Il n'y a qu'à avoir patience et voir venir. Vous assurant de l'amitié avec laquelle je suis, etc.
39. AU MÊME.
(Potsdam) ce 12 (mai 1756).
Mon cher frère,
Je suis bien aise de ce que vous commencez à être content de l'exercice de votre régiment.a Je ne doute point que tout ne soit au mieux. Nous faisons ici de même, pour renouveler les anciennes traces de la guerre, et pour perfectionner ce qu'il y a de défectueux dans l'attention du soldat et l'intelligence de l'officier. Nous avons ici le Mitchell anglais,b qui est un très-bon homme, qui paraît fort au fait des affaires de son pays, et qui ne manque pas d'esprit. J'espère, mon cher frère, d'avoir le bonheur de vous voir bientôt, et de vous assurer de la tendresse avec laquelle je suis, etc.
a Voyez t. IV, p. 31 et suivantes.
a Voyez ci-dessus, p. 114.
b Sir Andrew Mitchell. Voyez t. XXV, p. XVIII, art. IX, et p. 649-652. L'envoyé de Prusse à Londres s'appelait Louis Michel.