<118>colonel Bülowc est du nombre, mais pas dangereusement, de même que le capitaine Stechow, des grenadiers de mon régiment. Voilà, mon très-cher frère, ce qui me reste à vous dire sur cette marche. Nous occupons à présent le camp que vous avez pris l'année 44,a qui est très-fort.
J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, jusqu'à la fin de mes jours, etc.
46. AU PRINCE DE PRUSSE.
(Alt-Bunzlau) ce 24 (juin 1757).
Mon cher frère,
Depuis que nous nous sommes vus, les choses ont bien changé;b il faut tâcher de les remettre et de combattre pour la patrie dès que l'occasion favorable s'en présentera. Votre arrière-garde a été bien faite; je ne regrette que les mille hommes qui en ont été le sacrifice.c Mon grand embarras est à présent de savoir où est l'armée de Léopold Daun; je compte marcher avec un renfort à Leitmeritz, vous joindre. J'y ai déjà envoyé beaucoup de cavalerie. Je vous destine le commandement de cette armée-ci,d qui doit couvrir l'Elbe primo, et, si aucun bon succès ne nous seconde, se retirer vers l'hiver en Silésie. Un bon quart d'heure peut nous rendre la supériorité sur nos ennemis; mais s'il nous manque, il faut combattre jusqu'à la fin pour le salut de l'État. Adieu, mon cher frère; je vous embrasse de tout mon cœur.
c Voyez t. IV, p. 246; t. V, p. 101 et 104; t. XXIV, p. VI, art. V.
a Voyez t. III, p. 61.
b Allusion à la bataille de Kolin. Voyez t. IV, p. 145 et suivantes.
c L. c., p. 149 et 150.
d L. c., p. 150.