<131>garçon, et je joins toute sa déposition sur ce qui regarde l'armée ennemie. J'ai l'honneur d'être avec le plus profond respect, jusqu'au tombeau, etc.
59. DU MÊME.
Camp de Leipa, 11 juillet 1757.
Mon très-cher frère,
Nous avons envoyé ce matin le trompette autrichien qui avait des lettres pour le général de Retzow à Leitmeritz, et on a cru que, accompagné d'un de nos trompettes pour sa sûreté, on le laisserait passer; le coup n'a pas réussi, et notre trompette revient dans l'instant avec ma lettre. J'ose demander vos ordres sur les cas qui pourraient arriver. Toutes nos nouvelles confirment que la grande armée, après avoir passé l'Iser à Münchengrätz, doit se camper à Niemes, où est à présent le général Morocz. Ce mouvement les approche du chemin de Zittau par Reichstadt et Gabel. S'ils le font, ils seront à même d'être à Zittau aussitôt que nous; et si nous devons nous rendre à Zittau, il ne nous reste alors d'autre chemin, pour ne leur point prêter le flanc, que par Georgenthal, qui doit être très-difficile. Je joins la déposition d'un hussard et d'un autre déserteur, d'une femme, et un rapport du major Belling, de Gabel. Le trompette autrichien qui est arrivé hier a été questionné par le général Winterfeldt sur toutes sortes de matières; il a dit que le général Keil était détaché avec quinze mille hommes. Je vous demande en grâce de me donner des ordres positifs sur ce que vous ordonnez que je fasse. J'ose encore vous avertir qu'ici nous n'avons que pour dix jours de pain, et que le transport que le général Brandeis a conduit à Zittau n'a amené que pour quatre semaines de farine. Je ferai reconnaître un camp qu'on m'a proposé de prendre, au cas que l'armée de Daun se campe à Niemes; alors la droite sera à Brins, Walten devant le front, et la gauche à