<36>se trouve à présent à l'abri de tous les malheurs qui font le partage de l'humanité, et nous tous tant que nous sommes, nous prenons le même chemin, l'un un peu plus tôt, l'autre un peu plus tard. Un jour nous serons tous là-bas, quand chacun aura fini le rôle qu'il est obligé de faire dans le monde.

Après tous les malheurs et les mauvaises nouvelles qui depuis six années nous ont été journalières, il serait en vérité temps que nous en reçussions de plus agréables. Je souhaite que ce temps vienne bientôt, en vous assurant de toute l'estime avec laquelle je suis, etc.

61. A LA MÊME.

Leipzig, 1er février 1763.



Madame,

Voici encore deux garnitures de porcelaine pour Schönhausen.a Vous pouvez y aller à présent vous-même, madame, quand vous le voudrez, avec toute la famille. La paix sera signée dans peu de jours; la seule chose que je vous prie d'observer, c'est de ne pas partir tous en même temps, mais de vous arranger de façon que ce voyage soit successif, parce qu'il n'y a pas assez de chevaux dans le pays pour fournir à la fois à tout ce train. Vous voudrez bien encore prendre le chemin le plus court, par Spandow, pour épargner et ménager le pays autant qu'il est possible. Cependant nous ne serons guère de retour, nous autres, que vers le mois d'avril, à cause des vivres qui manquent, et que nous ne pouvons transporter qu'au moment que les rivières seront ouvertes.

Je suis avec bien de l'estime, etc.


a Voyez t. XVIII, p. 171; t. XIX, p. 177; et t. XXIV, p. 409.