<402>teur de la pièce, pour rendre la scène touchante, devrait être pendu au dernier acte; trois sont déjà passés; ainsi, à la fin de l'année 1779, ce grand homme pourra servir d'ornement à une potence anglaise. Mais, mon cher frère, je n'y pense pas; il vous est indifférent que Bute soit pendu ou non, et je ne sais de quoi je m'avise de vous entretenir de ces balivernes. Mais les postes ont apporté peu de nouvelles; j'ai épuisé ce que nous fournissent les dames et les spectacles, et le hasard m'a fait tomber sur le sujet des goddams. Je ne finirai cependant pas cette longue missive sans vous assurer de la haute estime et de la tendresse avec laquelle je suis, etc.

287. AU MÊME.

Potsdam, 4 février 1778.



Mon très-cher frère,

Je suis très-sensible, mon très-cher frère, à l'intérêt que vous prenez à ma santé. J'espère de recouvrer en quelques jours l'usage libre de la main. Mais ce sont de grandes bagatelles, en comparaison des grandes affaires de l'Europe.b Selon les dernières lettres que j'ai reçues de France, l'on voit la confirmation de la faiblesse du gouvernement, et le peu de parti qu'on en peut tirer; et je prévois à peu près que tout ce qu'on en pourra attendre se réduira à une neutralité. En revanche, les lettres de Russie me sont d'autant plus favorables. Sur la simple nouvelle de la mort de l'électeur de Bavière, la cour de Russie, sentant l'importance de la cour de Vienne contre les lois et libertés germaniques, s'est offerte d'elle-même de me donner tous les secours, qui ne seraient que plus considérables en cas que la paix avec les Turcs puisse continuer. Mes lettres de Constantinople me font espérer aussi que, pour cette fois-ci, les Turcs ne rompront pas la paix avec la Russie. Ainsi, mon très-cher frère,


b Voyez t. VI, p. 153 et suivantes.